Comment adopter une posture plus bienveillante envers soi

Le jugement de soi est une réalité quotidienne pour beaucoup d’entre nous. Que ce soit en se comparant aux autres, en critiquant ses choix ou en se dévalorisant pour ses erreurs, cette tendance peut peser lourdement sur la confiance en soi et le bien-être émotionnel. Heureusement, il est possible de cultiver une posture plus bienveillante envers soi-même, accessible à tous, grâce à des stratégies simples et pratiques.

Bienveillance envers soi

Comprendre le jugement de soi

Le jugement de soi consiste à se critiquer ou à se dévaloriser de manière consciente ou inconsciente. Il se manifeste souvent par des pensées automatiques du type « je ne suis pas assez bon » ou « j’ai raté cette tâche, je suis nul ».

Ce jugement n’est pas seulement désagréable : il peut générer stress, anxiété et sentiment d’insuffisance, créant un cercle vicieux où l’auto-critique engendre encore plus de jugements négatifs.

Reconnaître que ces pensées sont comme des réflexes mentaux mais pas des vérités absolues est le premier pas pour s’en libérer. Il est essentiel de comprendre que se juger est humain, mais que l’on peut choisir de réagir autrement. 

Cultiver la pleine conscience

La pleine conscience consiste à porter une attention bienveillante et non critique à l’instant présent. Cette pratique permet de prendre du recul par rapport à nos pensées et émotions, de repérer les jugements de soi sans les accepter comme vérités absolues. 

Par exemple, lorsque vous vous surprenez à vous critiquer, il est possible d’observer la pensée, de la nommer (« voici une pensée critique ») puis de revenir à votre respiration ou à votre activité en cours. Cette pratique de la pleine conscience réduit le stress et améliore l’acceptation de soi. 

Exercice pratique : la pause consciente

  1. Installez-vous confortablement et fermez les yeux.
  2. Inspirez profondément trois fois. Sentez l’air remplir vos poumons. 
  3. Observez la pensée critique qui apparaît, sans chercher à la modifier.
  4. Laissez-la passer comme un nuage et ramener votre attention sur votre respiration.

Répéter cet exercice régulièrement permet de diminuer l’impact des jugements automatiques et de prendre du recul face à ses pensées. 

Une autre manière de créer un espace de recul face à ses pensées est de se dire que ce n’est qu’une pensée. Par exemple : « J’ai la pensée que je ne suis pas assez bon ». Ce n’est alors plus une vérité ni votre identité, seulement une pensée. 

Remplacer le jugement par de la bienveillance envers soi

La bienveillance envers soi consiste à se traiter avec la même gentillesse et compréhension que l’on offrirait à un ami. Cela implique de reconnaître ses difficultés, ses erreurs et ses limites sans se dévaloriser.

Par exemple, au lieu de penser « J’ai échoué à ce projet, je suis nul », On peut reformuler : « Ce projet était difficile, et j’ai fait de mon mieux. Je peux apprendre pour la prochaine fois. » Cette reformulation favorise la résilience et renforce la confiance en soi.

Astuce concrète : le dialogue intérieur positif

Dans un tableau :

  • Identifiez vos pensées auto-critiques dans une colonne. 
  • Reformulez-les en phrases bienveillantes ou constructives dans la colonne suivante. 
  • Répétez ces phrases bienveillante régulièrement pour renforcer une attitude plus douce envers vous-même. N’hésitez pas à mettre des post-it sur votre table de nuit, dans la salle de bain ou dans votre voiture pour y penser. 

Pratiquer la gratitude envers soi-même

Prendre le temps de valoriser les réussites, même petites, contribue à renforcer une posture bienveillante, à équilibrer notre regard et à réduire le jugement. Et cette attitude n’est pas exclusivement réservée aux autres : elle peut aussi se tourner vers soi ! 

Tenir un journal de gratitude personnel ou noter chaque jour trois choses que vous avez bien faites ou des qualités que vous appréciez chez vous peut transformer progressivement votre perception de vous-même.

Par exemple : 

  • « Aujourd’hui, j’ai pris le temps de terminer ce projet malgré la fatigue. »
  • « J’ai écouté un ami en détresse avec empathie. »
  • « J’ai appris quelque chose de nouveau qui me servira demain. »

Chercher du soutien

Parler de ses difficultés avec des proches ou un professionnel peut aider à relativiser ses jugements et à adopter une vision plus équilibrée de soi. Un environnement bienveillant renforce la pratique de l’auto-compassion et aide à intégrer ces nouvelles habitudes dans la vie quotidienne.

Intégrer la bienveillance envers soi dans son quotidien

Adopter une posture bienveillante envers soi-même ne se fait pas du jour au lendemain. Il s’agit d’un processus progressif, qui demande attention, pratique et patience. Voici quelques pistes pour commencer :

  • Pratiquer la pleine conscience chaque jour, même quelques minutes.
  • Remplacer les pensées critiques par des phrases bienveillantes.
  • Tenir un journal de gratitude pour reconnaître ses succès.
  • S’entourer de personnes qui encouragent et soutiennent.

Chaque petit geste compte. L’objectif n’est pas d’éliminer toute critique intérieure, mais de la transformer en dialogue constructif et positif.

Conclusion

Sortir du jugement de soi et adopter une posture bienveillante est un processus progressif qui demande de l’attention, de la pratique et de la patience, mais qui est accessible à tous. En cultivant la pleine conscience, l’auto-bienveillance et la gratitude, chacun peut apprendre à se traiter avec douceur et à renforcer sa confiance. Le chemin vers l’acceptation de soi n’est pas linéaire, mais chaque petit pas compte dans la transformation de notre rapport à nous-même.

  • Emmons, R. A., & McCullough, M. E. (2003). Counting blessings versus burdens: An experimental investigation of gratitude and subjective well-being in daily life. Journal of Personality and Social Psychology, 84(2), 377–389. https://doi.org/10.1037/0022-3514.84.2.377
  • Kabat-Zinn, J. (2003). Mindfulness-based interventions in context: Past, present, and future. Clinical Psychology: Science and Practice, 10(2), 144–156. https://doi.org/10.1093/clipsy/bpg016
  • Neff, K. D. (2011). Self-compassion: The proven power of being kind to yourself. William Morrow.

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